Monsieur le Rabbin Didier KASSABI,
Monsieur Marc SOUSSAN, Président
du CCIBB,
Monsieur Claude SARFATI, Président
de l’école Rambam
Monsieur le Grand Rabbin Alain
GOLDMANN,
Monsieur le Président du Fond
Social Juif Unifié, Ariel GOLDMANN,
Messieurs le Président Robert
EJNES,
Monsieur le Président des
communautés juives du dépârtement, Elie Korshia
Chers Collègues, Michel AMAR, Léon
SEBBAG, Daniel BENHAROUN,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je
voudrais d’abord vous remercier pour cette invitation qui me tient très à cœur et
à laquelle je réponds chaque année avec grande joie.
Roch
Hachana est un temps très fort, et c’est avec émotion et respect que je partage
avec vous ce moment solennel.
Je ne
peux bien sûr débuter ces quelques mots sans rendre hommage à la grande figure
de Shimon Peres qui vient de nous quitter à l’âge de 93 ans. Je sais combien la
douleur de la communauté juive de France est vive, mais aussi celle de tout
Israël qui perd le dernier de ses pères fondateurs.
Homme
de concorde et d’unité, récompensé par la plus belle et haute distinction, le
Prix Nobel de la paix, Shimon Peres n’était pas seulement le père d’une nation,
il était aussi un grand chef d’état estimé de toute la communauté internationale
qui pleure sa disparition.
Au
moment même où nous traversons une période de tensions vives et de doutes,
l’exemple de Shimon Peres trace un modèle pour tous ceux qui refusent
obstinément la fatalité de la guerre et du conflit entre les hommes.
Je
souhaite avoir également avec vous aujourd’hui une pensée attristée pour Joseph
Sitruk, ancien grand rabbin de France, qui nous a quitté il y a un peu plus de
8 jours, le 25 septembre dernier. Il était lui aussi un très grand homme de
dialogue et un guide religieux doué d’un charisme exceptionnel, partisan d’une
laïcité apaisée, qui marquera durablement le judaïsme français. Il a marqué
profondément chacune de nos rencontres, par son humour bien sûr, mais surtout
par son écoute et sa grandeur d’âme.
Vous
savez tous combien je suis attaché à l’expression libre de la foi et de la
pratique religieuse à Boulogne-Billancourt.
Les
différents responsables de cultes disent tous combien ils apprécient l’harmonie
qui règne dans notre ville entre les communautés religieuses. Je crois que nous
avons à l’image de Shimon Peres et selon l’expression du Pape François à
établir toujours plus de ponts entre chacune d’elles pour faire grandir entre
tous la compréhension et le respect mutuel.
Chers
amis, la Foi élève le cœur des hommes et les tourne vers l’espérance de l’amour d’un Dieu
universel. Voilà de quoi nous réjouir ensemble et, à ce titre, je vous remercie
du fond du cœur pour cette invitation à venir prier avec vous.
L’année
2016 laissera en France après la douloureuse année 2015, une blessure très
profonde dans nos coeurs. Nous n’avons plus de mots pour qualifier l’horreur et
l’extrême barbarie dont a été victime notre pays à plusieurs reprises depuis
presque deux ans. Des milliers de familles ont été meurtries dans leur âme et
dans leur chair, et c’est particulièrement à elles que je pense aujourd’hui.
Je me
sens directement touché par ces actes, puisque le frère de ma secrétaire au
département, a été la victime de l’agression antisémite qui a eu lieu à
Strasbourg en août dernier.
De
l’hyper Cacher de Vincennes à l’église de Saint Etienne du Rouvray en passant
par le Bataclan, Nice, et Charlie Hebdo, ces crimes odieux ont été dirigé
parfois contre les communautés religieuses juives ou chrétiennes. Partout elles
l’ont été contre des innocents et contre des concitoyens.
Ils ne
font plus de distinction de race ou de religion, c’est d’abord notre
civilisation, notre art de vivre et nos valeurs qu’ils visent.
Alors
puisqu’ils ne veulent pas de notre Liberté, de notre Egalité et de notre
Fraternité, nous allons les faire vivre toujours plus, les rendre plus
concrètes dans nos vies, nos familles, dans notre ville.
Chers
amis, vous êtes tous de notre grande famille boulonnaise. Si je veille avant
toute chose sur la sécurité dont l’Etat
accompagné de notre soutien doit-être le garant en cette période de fêtes
religieuses, je souhaite aussi que vous puissiez vivre et faire grandir vos
familles à Boulogne-Billancourt dans la paix et la sérénité. La synagogue
pendant les fêtes religieuses reste protégée par l’armée. Par ailleurs, j’ai
souhaité armer notre Police Municipale, afin qu’elle puisse apporter une
réponse plus adaptée à la menace terroriste élevée.
Tout est fait pour que la
sécurité de nos concitoyens, et notamment ceux de confession juive, soit
assurée. Depuis 2010, seulement 5 agressions antisémites ont été relevées sur
notre territoire. C’est encore cinq de trop, mais cela démontre la paix presque
générale qui règne ici.
En ce
jour de joie, de partage et de pardon, selon votre tradition, je vous parle non
seulement en ma qualité de maire, mais aussi comme ami de toute la communauté
juive de Boulogne-Billancourt.
Une
communauté nombreuse et dynamique, quand on constate la vitalité de ses 12
associations actives dans notre Ville, où, chaque samedi matin, 4 offices sont
célébrés.
La
ville s’honore de compter parmi ses concitoyens une communauté juive dynamique,
et qui continue de grandir. Il fait bon vivre à Boulogne-Billancourt, que l’on
soit membre de la communauté ou pas.
Ce
dynamisme s’illustre aussi par les commerces Casher de la ville, qui ne sont
pas moins de 16 ! J’ai d’ailleurs inauguré en avril dernier l’installation
de la Maison Mayer avenue Jean-Baptiste Clément.
Nous
sommes fiers à Boulogne-Billancourt de compter sur notre territoire un
établissement d’enseignement d’excellence, le groupe scolaire Rambam Maïmonide
avec ses 100% de réussite au brevet, et encore cette année, 100% de réussite au
bac dans toutes les sections ! Avec, je tiens à le préciser, 23 mentions
Très Bien, 23 mentions Bien et 16 mentions Assez Bien sur 71
reçus. Une belle performance.
Je
voudrais aussi vous renouveler mon plein soutien sur le projet du centre
Culturel Juif, dont je vais pouvoir signer d’ici peu le permis de construire.
La ville est heureuse de se porter garante sur le plan financier, et de
contribuer activement à faire naitre un lieu de culte et d’échanges pour la
communauté. Je remercie tous les acteurs de ce projet qui va pouvoir enfin voir
le jour.
Je
crois savoir qu’Elie Korchia, Président du Conseil des Communautés Juives du 92,
a le projet d’organiser dans quelques mois un grand concert au Carré Belle
Feuille comme c’est la coutume depuis quelques années. Je vous y accueillerai
avec joie.
En ce jour de recueillement et de
joie, nous devons regarder ensemble l’avenir avec confiance et espérance.
Puisse l’entrée dans ces Jours nous
inviter à méditer cette parole: « Si demain nous ne sommes pas meilleurs
qu’aujourd’hui, à quoi nous servira demain ? ».
Ces mots doivent inciter notre détermination
à assurer à tous les hommes les droits et les libertés fondamentales, et la
joie de vivre à l’abri de la violence et de l’oppression.
À vous tous,
À vos familles et à vos proches,
Je souhaite une année 5777 pleine
de bonheur, de prospérité et de félicité.
SHANA TOVA OUMETOUKA !
Je vous remercie.
*Seul le prononcé fait
foi